Le projet ressemble à s’y méprendre à la plateforme de location dont il s’inspire. Pourtant, Fairbnb nourrit des ambitions qui dépassent les termes de « profit » et de « bénéfice ». Imaginée par cinq villes européennes impactées par l’overtourisme, la nouvelle plateforme de location équitable entend réconcilier habitants et visiteurs.  Mais comment compte-t-elle s’y prendre ?

Fairbnb, un modèle collaboratif et solidaire

Souvent pointée du doigt et décriée, Airbnb a radicalement changé le visage des centres-villes. Au détriment des populations qui, sous la pression de la spéculation immobilière et du surtourisme urbain, ne décolèrent pas. 

C’est là que Fairbnb entre en jeu avec un modèle économique collaboratif. Celui-ci compte bien en faire profiter directement les municipalités et les habitants. La plateforme veut concurrencer le géant de la location en ligne en y ajoutant ce qu’il faut d’éthique (fair en anglais) et de responsable. Elle sera cogérée en toute transparence par ses membres et 50% des bénéfices (issus des commissions) générés seront reversés et réinvestis dans des projets associatifs locaux (centres culturels, cours du soir, jardins en permaculture…). Et le tout soumis aux votes des utilisateurs.

Venise, Amsterdam, Barcelone, Valence et Bologne seront les premières villes concernées par l’ouverture du site de réservation avant une possible extension pour 2020 en France. Dans chacune d’elles, les propriétaires ne pourront proposer qu’un seul logement, entier ou partiel, en location. Un modèle qui rompt avec la professionnalisation des propriétaires-loueurs et l’explosion de l’offre en centre urbain.

L’objectif de Fairbnb est clair !

Contrairement à la gentrification des villes liée au « phénomène » Airbnb (augmentation des prix de l’immobilier, population mécontente, fraude fiscal…), la plateforme en ligne veut pouvoir participer activement au développement durable de la ville et faire en sorte que les habitants profitent des bénéfices du tourisme plutôt que d’en souffrir.

Comment la location entre particuliers peut-elle profiter aux professionnels du tourisme ?

La réglementation au service des professionnels de l’hôtellerie

De nombreuses municipalités ont légiféré pour réglementer les locations entre particuliers. C’est le cas de New York qui a pris des mesures dès 2010 et les a renforcées depuis. Lille demande un enregistrement à chaque loueur et limite la location à 120 jours annuels. Autant d’actions qui permettent de préserver l’offre hôtelière et les prestations des professionnels du tourisme en général.

Le partenariat entre Airbnb et les acteurs du tourisme institutionnel

Le CMT (Comité Martiniquais du Tourisme), plutôt que de lutter contre Airbnb, a entrepris une autre stratégie. Début 2019, les deux acteurs ont signé un partenariat portant sur le tourisme collaboratif : investissements marketing conjoints, développement de l’offre Expériences, valorisation de la destination. 

L’ADRT d’Eure-et-Loir s’est associée à Airbnb pour promouvoir le tourisme rural. Une initiative suivie par l’Association des Maires Ruraux de France (AMRF).

tweet pour le airbnb dans les campagnes

Le CRT Nouvelle-Aquitaine aussi compte bien s’appuyer sur le géant de la location et sur ses hôtes pour développer le tourisme vert !

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